LIncendie
Temps sinistre, dune grisaille triste, la broussaille humide, davoir pleuré tous les animaux et les plantes partis en fumée 15150 kilomètres de là, dans un autre continent, en Australie en occurrence ; cétait un temps et une époque qui donnaient envie de dormir : un grand incendie parmi tant dautres avait tué à lui seul déjà 1 milliard danimaux, et il continuait de sétendre à linfinie, tandis que sur les réseaux sociaux, les internautes moquaient le début de la pseudo Troisième Guerre Mondiale, entre les USA et lIran, il y avait alors à ce moment-là, très peu dinquiets.
Patrice avait 18 ans et la certitude quil vivrait éternellement ; cela contrastait avec ses parents quarantenaires qui croyaient eux quils vivraient lextinction de lespèce humaine, causée soit par un virus créé par lhomme, soit par un cataclysme naturel, sorte de vengeance de la Terre contre lhumanité polluante, soit par un conflit ethnico-religieux ou une guerre civile, ou encore une invasion de la Terre par des extraterrestres qui envieraient les ressources de la planète et les vagins des femmes ; ses parents, riches nés et riches confirmés, dans limmobilier, sétaient installés dans la campagne, où ils avaient acquis un large domaine qui comprenait principalement un lac, un vaste champ cultivable, un abri antiatomique avec autant de vivres en réserve pour tenir durant deux années de siège ; Patrice quant à lui naimait pas la campagne à cause du manque dInternet ; il ne pouvait pas vivre sans son mobile multifonction et nenvisageait tout simplement pas un monde sans électricité.
La sonnerie principale de lappartement retentit. Patrice regarda dans le judas. Il reconnut une de ses voisines détage. Une trentenaire. Il ouvrit la porte puis la silhouette dAbigaelle avec sa chevelure brune se retrouva devant lui.
-Bonjour !
-Bonjour !
-Aurais-tu du sel si te plaît ?
-Oui bien sûr !
Quelques instants plus tard, Patrice revint tenant un cylindre de sel en plastique, quil tendit à sa voisine.
-Tu peux garder toute la boîte si tu veux ! Jai une autre boîte chez moi.
-Non cest juste pour assaisonner un peu. Je te la ramène après.
Elle tourna les talons. Contre ses cuisses le bas de sa robe allait et venait. Patrice ferma la porte. Il urinait. Il tenait son pénis naturellement cagoulé pendant que ce dernier projetait dans la cuvette des WC un jet durine qui produisait un bruit découlement troublé. Lexcitation lenvahissait : était-ce la réminiscence du parfum chimique dAbigaelle ou le fait davoir sa propre verge en main durant cet instant urine ? Il tira vers lui la peau du pénis, cela décalotta son gland. Le gland est le petit frère du cur. Le gland est un petit cur. Lurine continuait de pulser hors du petit cur fendu. Il relâcha la peau. Le prépuce recouvrit aussitôt le gland, faisant dévier le jet durine.
La sonnerie de la porte. Patrice secoua son pénis, faisant chuter les dernières gouttes durine. Au moment de tirer la chasse, il se ravisa, ne préférant pas donner limpression quil sortait des toilettes à la personne qui avait sonné, personne qui pouvait entendre doù elle attendait le bruit avion de la chasse deau.
Patrice redécouvrit une nouvelle fois sa voisine devant sa porte. Elle lui tendit la boîte salée.
-Merci !
-De rien.
Ils échangèrent un sourire.
Du pommeau de douche, leau en jets droits coulait puis séparpillait sur le corps nu. Ce liquide chaud avait un goût sucré pour sa peau et était un motivateur assez puissant pour pousser le flemmard quil était à se rendre à luniversité malgré sa somnolence. Il y a des jours où limagination pour la branlette est en panne : les choses qui nous font dhabitude bander ne le font plus, on a beau plonger dans les souvenirs, la bite reste molle, on a beau replonger dans les perversités extrêmes, la bite ne durcit quun peu ; ce genre de jour, on sait davance que la branlette sera foirée, quon ne pourra pas jouir convenablement, mais comme se masturber sous la douche fait partir dune trop vieille routine, on se masturbe tout de même jusquau bout avec pour seule consolation : la confirmation que lon peut toujours produire du sperme.
À la va-vite Patrice sélectionna sa voisine. Cétait la femelle la plus accessible dans son cerveau, dans la mesure quelle était la dernière femme sexuée avec laquelle il avait eu une interaction quoique fût elle brève et non sexuelle, il avait un support sur le lequel forcer, des souvenirs sur lesquels travailler. Devant une vidéo pornographique cétait simple : la nourriture sexuelle vous explosait au visage ; là, dans sa baignoire, il pouvait se servir de son mobile multifonction pour accéder plus facilement à cette manne sexuelle, mais il rechignait parce que son mobile multifonction ne résistait pas à leau, et surtout parce quil craignait de mourir électrocuté dans son bain ! La branlette cest le top parce que ça tentraîne à la baise, ça tévite à tous les coups un bâtard ou une MST, ça téconomise des sous aussi, mais tous ces avantages ne valent rien si au bout tu perds la vie.
Sa voisine était une trentenaire ; elle possédait un corps de femme, une silhouette charnue aux périphéries érotiques ; il limaginait gourmande au lit, sa main frottant le vagin de la femme dautrui ; elle était mariée, il connaissait de vue son mari, un type au gabarit tout en muscle, comme il devait samuser avec elle lors des moments intimes ! Il devait sûrement avoir une longue et grosse queue, la faire jouir lorsquil éjaculait en elle, la tirer par les cheveux
Avec le gros cul quelle possédait, comme il aurait aimé sodomiser sa voisine !, quelle sasseye sur son visage,
son imagination commençait à sombrer dans des trucs pas racontables.
Patrice sortit de son appartement. Il tenait sa sacoche contenant son ordinateur portable. Le temps avait changé : le soleil rayonnait ; on ne lavait plus vu depuis une demi-douzaine de jours ; en plein hiver, on entendait le chant des oiseaux, le climat sétait vraiment détraqué ! La cour en gazon synthétique portait sa voisine allongée sur une serviette étalée à même lherbe industrielle. Un soutien-gorge et ce qui devait être un string recouvraient ses parties stratégiques laissant à la vue la plus grande partie du corps féminin ; les deux sous-vêtements formaient un couple vert ; une alliance au doigt confirmait son statut de femme mariée ; sa peau était bronzée malgré la saison (mi-janvier), Patrice la voyait souvent prendre des bains solaires ou faire du sport à cet endroit avec son mari ; en pensant à ce dernier, Patrice détourna le regard puis accéléra ses pas.
*Extrait de "Baise-moi devant mon mari !" par Hujambo Korodani.
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